Phnom Penh
Après quelques 5 heures de bus avec mon gros sac sur les genoux – oui oui, ça arrive au Cambodge et ce n’est pas du tout confortable – je suis arrivée dans la capitale. Je m’attendais à un Bangkok 2.0, mais en fait pas du tout, c’est même une ville assez sympathique.
J’y suis restée quelques jours afin de faire mon visa pour le Cambodge (40$ officiellement mais beaucoup racontent payer 45$ à l’ambassade) – tâche que j’ai déléguée à l’hostel pour quelques dollars de plus (48$, ce que m’auraient couté deux allers-retours en tuk-tuk) –. J’ai donc eu le loisir de visiter la ville.
Musée national du Cambodge
Plutôt sympathique, ce petit musée expose diverses statues bouddhistes et hindouistes. Il y a quelques explications sur l’évolution des religions au Cambodge, mais juste pas assez au goût de ma curiosité. Aussi, les différences entre les divinités bouddhistes et hindouistes sont survolées, mais j’aurais aimé en savoir plus. Cela dit, c’est une chouette visite à faire. Juste à côté se situe le Palais Royal, qui a l’air splendide, mais que je n’ai pas été visiter pour des raisons de surpopulation touristique ainsi qu’un budget limité – l’entrée est 6$, ce n’est pas une fortune non plus, mais si je veux continuer jusqu’en décembre, il faut vraiment que je fasse attention –.
Pagodes et monuments
J’ai ensuite marché jusqu’à une sympathique pagode et un peu plus loin se trouvait le monument de l’indépendance. C’est une petite balade sympa à faire en passant par les quais pour revenir.
Central Market
Comme quasiment toutes les villes de l’Asie du Sud-Est, on y trouve un marché. Celui de Phnom Penh est pas trop mal, on y trouve de tout pour des prix plus que raisonnable. Surtout, on y mange local et pas cher ! J’y ai goûté un plat de nouilles froides aux petites crevettes, un délice !
En partant, un homme à qui manquait jambes et mains mendiait pour de l’argent. Je lui en ai donné – oui, je donne à quasiment toutes les personnes à qui il manque des membres ou qui sont âgées. Même aux autres d’ailleurs. Ils ont probablement dû vivre des années de guerre atroce. – et là une jeune femme vient vers moi et me remercie. Etonnée, je lui demande pourquoi, elle me répond simplement de ma générosité. Ca m’a beaucoup touchée. Du peu que j’ai pu voir, les Cambodgiens donnent aussi beaucoup à ces gens-là. Je crois que le Cambodge se remet difficilement de ses années de guerre.
Speaking about what :
S21 et le killing field (Tuol Sleng et Choeung Ek)
Visiter la prison S21 – Tuol Sleng – est un must do. Ce n’est pas le genre de visite plaisante et rigolote. S21 est une ancienne école transformée en prison lors de la guerre civile du Cambodge avec les Khmers Rouges – ou aussi appelée le génocide cambodgien… –. Ce lieu, tenu secret apparemment, a été le théâtre de torture et de meurtre aussi terribles les uns que les autres. Le nombre total de victimes des Khmers Rouges est estimé à presque deux millions de personne. A S21, ce sont près de 15’000 personnes qui y ont été détenues. La visite est prenante. Je conseille vivement de prendre un guide audio. Bien que parfois le ton soit un peu mélodramatique, les informations données sont fournies et intéressantes.
Après S21, alors qu’on n’a déjà plus vraiment envie de sourire, la visite continue jusqu’au Killing field. Comme son nom l’indique que trop bien, c’est le champs où étaient emmenées les victimes soit trop nombreuses soit trop gênantes afin de les tuer. Oh, et pour le petit détail sordide, afin d’économiser les balles, les Khmers Rouges les tuaient avec d’autres moyens plus contondants… Sur 129 fosses communes, environ 80 ont été fouillées jusqu’à maintenant. C’est presque 9000 ossements qui ont été retrouvés, le nombre de victime estimé à plus de 15’000… dont des enfants. C’est à vous donner envie de vomir pour le reste de la journée. Cela dit, je pense sincèrement que la visite vaut la peine : enlevons nos œillères et apprenons.
J’ai eu le cœur serré en entendant quelqu’un prononcé : « heureusement que ce genre de choses ne se passent plus de nos jours ! » Hum… Comment vous dire… Je ne crois pas que ce soit fini. Pour le Cambodge oui, mais quant à l’Afrique, la Syrie, l’Irak, etc. Je n’en suis pas si sûre… Peut-être ne pouvons-nous pas toujours parler de génocide, mais le problème étant que la plupart des événements se passant durant une guerre ne sont rendues publiques qu’à la fin de celle-ci. Bref. L’humain a beau craindre l’extinction du soleil, l’arrivée de météorite ou l’apocalypse, il sera à coup sûr la raison de sa propre perte.
Marché de nuit
Bref, je ne veux pas non plus vous rendre dépressif ! Car il y a aussi plein de beaux moments à vivre, comme notamment aller manger au marché de nuit de Phnom Penh. Les plats ne sont pas chers, on choisit ce qu’on met dedans et les vendeurs sont super sympathiques ! Rouleau d’été, nouilles en tout genre, jus de fruits frais, de quoi vous redonner un peu le moral !
Une fois mon visa pour le Vietnam en poche, je suis montée dans le bus direction Saigon (Hô Chi Minh).