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Bourail et Phare Amédée

Après mes trois jours sur Lifou, je suis retournée sur Nouméa pour un dernier week-end. Nous sommes parties – ma tante et moi – direction le nord-ouest de la grande terre :

Bourail

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Situé un peu avant le parc des Grandes Fougères, Bourail est une commune sur la côte ouest du caillou. C’est super joli ! On y passé un petit week-end fort sympathique, couché de soleil et apéro au champagne inclus ! Nous avons été voir la Baie des tortues, où les observateurs peuvent effectivement voir une ou deux têtes sortirent par-ci par-là, la roche percée et d’autres supers spots qui font la magie du lieu. Par contre, sur place, pas de baignade! Elle est interdite depuis quelques mois suite à un accident impliquant un requin et une dame qui se baignait gentiment… Je vous épargne les détails.

Retour le dimanche et le lendemain, petite balade en bateau direction :

Le Phare Amédée

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La dernière journée – hélas oui – était parfaite ! Grand soleil, un peu de vent, un catamaran et l’océan. Nous avons fait voile jusqu’à l’île du Phare Amédée. Nous ne sommes pas descendus à terre – j’y suis allée petite et je me souviens du nombre de Tricots Rayés sur l’île, glups ! – mais nous avons profité de l’eau bleu azure et d’une après-midi ensoleillée pour manger et se reposer. En dessous du bateau, un groupe de Rémoras attendaient nos restes. Un masque ici ne sert quasiment à rien tant l’eau est claire ! Au loin et même à côté du bateau, des tortues sortaient leur têtes ci et là. On a même vu un Tricot Rayé nagé, moins envie d’aller lui chatouiller le cou à celui-là ! Bref, la journée a été idyllique !

Un parfait moment avant de prendre, le lendemain matin, mon avion pour Bangkok.

Petit guide du globe-trotteur

Petit guide pour mieux apprivoiser un globe-trotteur

D’entrée de jeu, commençons par différencier deux types de voyageurs afin de bien centrer notre sujet du jour :

– les vacanciers

– les globe-trotteurs ou voyageurs à long terme

Ces deux types d’humanoïde se retrouvent dans la sous-espèce nomme « touristes », mais l’on peut observer une différence de comportement notable.
Je vous expose ici des portraits généralistes. Il existe évidemment de nombreuses exceptions, trop nombreuses d’ailleurs pour nous ne les citions toutes.

Les vacanciers, bipèdes sympathiques et majoritairement de bonne humeur, appartiennent aussi à la catégorie des « travailleurs ». Ils ne sont dans un pays seulement pour quelques jours à quelques semaines, avec un « retourdata ».
Ils ont – pour la plupart – un budget confortable ou tout du moins connu et calculé en fonction du temps à disposition. Il est possible de les reconnaitre dans la nature par leurs lunettes de soleil dernier cri, leurs baskets de ville souvent propres et leurs vêtements également propres et en bon état. Aussi, leur odeur est composée d’essence florale ou fruitée que l’on retrouve dans les parfums ou les savons. Ils reviennent souvent intégralement bronzés mais fatigués de leur période nomade, car il est important pour eux de rentabiliser le temps qu’ils ont à disposition et prennent donc très peu de journées de repos. Ils parlent majoritairement anglais, tinté d’accents différents selon leur zone de provenance. Ils voyagent avec un système de valise à roulettes très utile pour les petites distances, entre l’aéroport à la borne de taxis par exemple.

Les globe-trotteurs ou voyageurs à long terme, bipèdes également sympathiques et de bonne humeur, bien qu’un peu plus sauvage, appartiennent souvent aussi à la catégorie des « sans emploi », ce que l’on traduit souvent par politesse par le terme « globe-trotteurs ». Ils ont un budget indéterminé, souvent bas, et ne savent jamais très bien où ils en sont (notons tout de même qu’il existe une sous-catégorie dite « globe-trotteurs organisés », mais ceux-ci sont rares).
Il est possible de les reconnaitre dans la nature par leurs lunettes de soleil bon marché, souvent rayées ou réparées avec du scotch, leurs baskets boueuses (et dont parfois la semelle n’est plus tout à fait fixée à la chaussure) et leurs vêtements parfois troués et souvent délavés. Ils portent rarement du blanc, ou alors du blanc que nous définirons par « qui a vécu ». Leur odeur est parfois tintée de notes florales ou fruitées, mélangée à un musc naturel et sauvage. Ils sont également bronzés, mais par zone : bras, mollets, nez, bas de la nuque, épaule avec marques du sac à dos.
Ils sont souvent fatigués aussi, mais il est commode de les apercevoir une journée durant à traîner dans une auberge de jeunesse ou dans un hamac, malgré le temps resplendissant qui s’offre à eux. Phase de récupération qui semble essentielle à leur survie. Ils quittent leur vie de sédentaire pour des périodes allant de deux mois à plus de deux ans. Ils parlent généralement la langue locale, avec beaucoup de gestuelle et de difficulté. La majorité parlent aussi l’anglais, une question de survie semble-t-il. Ils voyagent avec des gros sacs à dos, appelés backpack, pratiques pour de plus grandes distances, bien qu’un peu encombrant dans les transports publics.


Il est possible d’apercevoir ces deux espèces dans les auberges de jeunesse. Les globe-trotteurs ne fréquentent pas les hôtels, ou alors pour une très courte période durant laquelle vous ne les verrez pas beaucoup sortir, car ils seront en phase de récupération (mentionnée ci-dessus).

Cette introduction faite, concentrons-nous sur la deuxième catégorie, les globe-trotteurs ou voyageurs à long terme. Si vous devez entrer en contact avec l’un d’entre eux et souhaitez entretenir un rapport convivial, Voici les remarques à évitez :

« Quoi ? Tu es resté à l’auberge par ce temps splendide ? »
Le globe-trotteur a besoin de phases de récupération essentielles à sa survie, ne l’oubliez pas. Il ne choisit pas vraiment quand celles-ci apparaissent. Aussi, précisons que le reste du temps, il est debout tôt et marche de nombreux kilomètres à pieds pendant la journée, préférant éviter les tours touristiques (dont la catégorie des vacanciers semble friand). Les horaires où l’on peut les apercevoir en action se situent généralement entre 8 heures du matin et 23 heures du soir, parfois avec un arrêt entre les deux autre que pour se nourrir.
(n.d.l.r : notons qu’il se peut aussi qu’il ait simplement une méchante tourista (passage obligatoire suivant les pays) et qu’il n’ose s’aventurer dehors. –

« Une année de vacances, la chance ! »
Le globe-trotteur, comme cité plus haut, n’est pas en vacances mais sans emploi pour la majorité des spécimens, même si une minorité réussit à gagner sa vie en voyageant. Ce ne sont donc pas des vacances (qui par définition sont payées et dues aux travailleurs). La phrase « une année de voyage » est à favoriser.

La déclinaison existe aussi avec : « Une année d’été, la chance ! »
Le globe-trotteur ne souhaitant pas passer son séjour sur la plage à bronzer, le soleil peut vite devenir un inconvénient, ainsi que la chaleur. (Pour se mettre dans la peau d’un globe-trotteur, prenez un sac à dos de voyage (environ 60 litres), rempli mais pas trop lourd, et marchez en pleine été (30 degrés devraient suffire à l’expérience) dans les rues. Choisissez des rues bondées ou le métro si vous voulez être au top de l’expérimentation.)

« Mais tu n’es même pas bronzé !!! »
Le bronzage n’est pas le but principal du globe-trotteur. Il a d’ailleurs tendance à éviter une trop longue exposition au soleil afin de ne pas subir les inconvénients tels que : coups de soleil (douloureux sous les bretelles du backpack), déshydratation, maux de tête, etc. Difficile aussi de bronzer lors de trek en pleine jungle. (Et certains ne bronzent tout simplement pas !)

« Malade en vacances/été, quelle idée !!! »
Le globe-trotteur, malgré son apparence assurée, a vécu ou risque de vivre des journées/nuits particulièrement désagréables. Dormant majoritairement dans les dortoirs, il n’est pas facile pour lui de se reposer correctement dans ce genre de situation. Notons aussi que le globe-trotteur se frotte à toutes sortes de bactéries inconnues à son organisme. Il est aussi fort rare de ne pas tomber malade pendant une année entière, toutes catégories confondues.

« Tu as un moment de spleen ? Mais tu es en train de vivre de merveilleux moments ! »
Certes, mais comme quant aux maladies, est chanceux celui qui a un moral au beau fixe 365 jours d’affilée.

« Mais non tu ne veux pas nous rejoindre pour le BBQ, tu es en voyage ! »
Même exemple que celui qui précède. Malgré son épanouissement et le rêve qu’il vit, un globe-trotteur peut aussi se sentir nostalgique de sa vie de bipède sédentaire. Il est bon de préciser qu’un vie de nomade et solitaire n’implique pas pour autant que le globe-trotteur n’a pas d’amis ou de proches. Les capacités à un environnement social dépendent du spécimen directement et non de la catégorie.

« Moi à ta place je n’irais pas à cet endroit, mais à un autre. »
Le globe-trotteur fait de son voyage une chose personnelle. Pour lui, c’est comme lui dire « moi, à ta place, je ne serais pas qui tu es, mais quelqu’un d’autre. » Maintenant, le globe-trotteur n’est pas allergique aux bons conseils, le tout tient généralement à la tournure de la phrase. (Ajoutez simplement un « c’est moins cher là-bas » et il envisagera votre suggestion sous un jour nouveau.)

« Tu devrais aller dans cet hôtel, il n’est vraiment pas cher, seulement 50 francs/euros la nuit ! »
Le budget idéal du globe-trotteur : plus on s’approche du zéro, mieux c’est. Les auberges de jeunesse sont entre 10 et 20.- la nuit, le couchsurfing est gratuit. Un hôtel, même à 30.-, reste cher pour lui.

« Pourquoi as-tu fais 20 heures de car plutôt que de prendre l’avion ? »
On en revient à une question de budget. Aussi, lors d’un voyage en car, il est possible d’admirer la vue et de découvrir les paysages du pays. Ou d’écrire des articles sur les globe-trotteurs…

« Quoi ? Tu n’as pas encore été mangé des fruits de mer (ou autres spécialités du coin) ? »
Il en rêve, mais fruits de mer (ou autres spécialités du coin) = restaurant = argent. Il le fera, mais pour une grande occasion (fêtes de fin d’année, salaire inattendu, dernier jour dans un endroit particulièrement chouette, etc.)

« C’est vraiment dommage que tu ne restes pas plus longtemps à cet endroit… »
Peut-être sera-t-il d’accord avec vous, mais un tour du monde ne se fait pas en sédentaire.

Ici n’est exposé qu’un échantillon d’exemples, en guise d’initiation au langage du globe-trotteur. De nombreux autres exemples existent, votre participation est d’ailleurs la bienvenue.

En espérant que cet article vous aura été utile.

Entièrement votre.

Lifou

Lifou

A quelques 45 minutes en avion de Nouméa se trouve une des îles Loyauté : Lifou. J’y suis allée pendant trois jours. J’ai adoré ! Une amie de ma tante y vit avec son mari et ils ont eu la gentillesse de m’héberger pendant mon court séjour, ainsi que de me prêter une de leur deux voitures ! Le pied total !

J’ai donc eu le temps de visiter l’île du nord au sud et c’est magnifique ! Les photos parleront mieux que moi. L’eau bleue azure, les plages de sable blanc, les cocotiers. Il y a même un aquarium naturel, soit un terrain de jeu magnifique pour tout snorkleur avéré (ou pas avéré non plus d’ailleurs). J’y ai passé de très bons moments, rencontrés des gens super !

Un des points qui m’a particulièrement plu à Lifou, c’est la manière dont les Kanaks et Zoreilles – contrairement à Nouméa – s’entendent bien. Sur l’île, tout le monde dit bonjour à chacun, souriant, rigolant. Si vous débarquez en voiture au milieu de je ne sais où – du vécu ? Noooon – ils vous aident et discutent volontiers. Ca fait du bien ! De quoi réjouir mon petit côté princesse Disney !

Bon, ce n’est pas non plus que tout le monde vive main dans la main en chantant en coeur sur la mélodie des animaux de la forêt ! Ils ont leur différences culturelles, se fréquentent peu en dehors de certains cadres, mais ils respectent la présence des autres, leur culture et s’invitent volontiers aux mariages respectifs.

Bref, moi j’ai bien aimé ! J’y ai fait de belles rencontres et y retournerai très sûrement faire une visite !