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Saigon – Hô Chi Minh
Saigon (Hô Chi Minh)
Après près de 7-8 heures de bus et un passage de frontière sans encombre, je suis arrivée à Saigon – ou Hô Chi Minh, de son nouveau nom officiel –. La ville est très grande et n’est pas d’un intérêt particulier pour moi. Il y a, comme dans nombreuses villes de l’Asie du Sud-Est, un « Kaoh San Raod » ou « Pub Street », bourrée de gens dans le même état. Pas trop mon truc en somme.
J’ai surtout profité d’être à Saigon pour visiter le Musée des vestiges de la guerre, ainsi qu’un centre pour enfants handicapés. Donc les photos de cet article seront celles prises au centre (comme vous l’aurez constaté, je ne suis pas une fan des grandes villes et n’y prends donc pas beaucoup de photos).
Le Musée des vestiges de la guerre
Après S21 et les Killing Fields au Cambodge, visiter ce musée ne fait que renforcer ce sentiment de « what the fuck is going wrong with this world ? »… C’est un must seen à Saigon, mais il faut s’accrocher. Au premier étage déjà les récits et photos sont poignants, mais le deuxième étage vous achève – mot de circonstance –. J’ai particulièrement apprécié la partie photo, dont certains des clichés sont prenants. Par contre, je préfère prévenir, ce n’est pas un lieu où amener ses enfants, à moins qu’on veuille les éduquer à la dure, mais certaines photos montrent des corps plus tout à fait entier, plus tout à fait en vie… Il y a aussi les derniers clichés de Robert Cappa, mort durant cette guerre.
Ce musée m’a beaucoup touchée. J’étais d’ailleurs la seule à pleurer (a priori), mais je pense que les gens étaient autant touchés que moi. Quand on entend des personnes sortir des âneries ou des blagues, c’est bien une manière de laisser sortir l’émotion non ? Après il y a ceux qu’on a envie de baffer, mais ça, c’est une autre histoire.
Plus loin sur le deuxième étage, il y a les photos des enfants nés handicapés suite à l’agent orange – agent toxique que les américains ont déversé sur le Vietnam afin de faire sortir les ennemis des bois, ou autre excuse du genre – les enfants naissent avec des déformations de toutes sortes : siamois, un ersatz membre en plus, des handicapes faisant qu’ils ne marcheront et/ou ne parleront jamais, limitant leur vie à une vingtaine d’années pour les plus chanceux. Et cette liste n’est pas exhaustive. Des enfants américains, australiens ou chinois sont également nés avec des handicapes dus à l’agent orange, mais le nombre est moins conséquent. Et là où ça fait mal, c’est que des enfants qui naissent aujourd’hui souffrent encore de l’agent orange. On pense que la guerre se finit quand la paix est signée, mais ce n’est qu’illusion. La guerre est comme un mauvais cancer, elle continue à faire des dégâts bien après qu’on l’ait arrêtée…
La seule critique que je pourrais émettre quant à ce musée est que le tout est raconté du point de vue Vietnamien seulement – ce qui change, certes, car d’habitude l’histoire n’est écrite que par les vainqueurs – mais pour les personnes comme moi qui n’ont pas, je l’admets, des connaissances approfondie quant à l’histoire américaine et les guerres, ça peut porter à confusion, car les faits ne sont pas toujours relatés dans un ordre chronologique. Pis bon, dans cette expo on parle beaucoup des malheurs faits au Vietnam (et je ne tente pas ici de les dédramatiser) mais vers la fin, sorti de nulle part, un texte raconte que les soldats français, américains ou autres ont été relâchés. Bien, mais dans quel état ? Qu’ont-ils subi ? Bref, c’est le problème pour moi de tous les musées ou livres d’histoire du moment qu’ils n’ont été élaborés que par un seul point de vue.
Le Centre Thien Phuoc
Le lendemain je me suis donc dirigée dans ce centre pour enfants handicapés, en espérant en savoir un peu plus sur l’agent orange. Je n’y ai pas eu plus d’informations – pour ce faire il faudrait que je m’adresse au gouvernement, mais étant journaliste, ayant un visa touriste et étant dans un pays communiste, pas si facile que ça – par contre j’ai passé une journée formidable ! J’avoue que j’appréhendais beaucoup de voir ces enfants avec mon regard de touriste européenne compatissante, mais que nenni, j’ai simplement passé une super journée avec des enfants souriants et drôles ! Il n’y a que les adultes pour rendre le dramatique aux situations, les enfants eux vivent pleinement l’instant présent.
Après avoir discuté avec la directrice – qui est une soeur chrétienne – elle m’a fait par que 50% de ces enfants sont des orphelins, 30% sont issus de parents divorcés et 20% de familles pauvres.. Je lui ai demandé combien d’enfants devaient leur situation à l’agent orange. Elle m’a répondu sincèrement que vivant des dons et du volontariat, le centre n’a pas les moyens de payer les tests qui donneraient ce genre de réponse. Selon les chiffres donnés par le musée, environ 3 millions de personnes ont souffert de l’agent orange, pour la première génération. La deuxième compte 150’000 victimes, la troisième 35’000 et la quatrième 2’000. Je ne fais ici que reproduire les chiffres, j’étais étonnée moi-même qu’on parle de 4ème génération alors que la guerre s’est passée de 1963 à 1975… A mon avis, ces chiffres ne sont pas arrêtés. D’autres sources, j’ai entendu dire que 30% des enfants handicapés aujourd’hui doivent leur situation à l’agent orange, mais je n’ai pas vérifié l’information plus loin. Donc bon, difficile de se faire une idée. Et c’est toujours la même problématique, on ne base nos infos que sur les statistiques, bien qu’elles ne prennent pas en compte les personnes qui ne déclarent pas leur situation.
Bref. Ces enfants étaient des amours. Une soixantaine d’enfants vivent au centre. La directrice explique ne pas vouloir agrandir le centre, car pour elle l’important est le suivi personnel et l’amour apporté, ce qui est moins facile quand il y a trop d’enfants.
Nous avons été ensuite visiter brièvement un orphelinat à Saigon.
Avant de clore cet article, il faut quand même que je vous dise que le trafic à Saigon est terrible !!! Pour aller au centre j’étais sur le scooter de M. Loc, un vietnamien interprète qui m’a accompagnée. Une demi-heure de scooter minimum aller, j’ai cru que je n’allais pas en revenir entière. Aussi, difficile de traverser la route quand on est pas habitué. Les voitures et scooters ne s’arrêtent absolument pas pour vous laisser passer, par contre, il faut s’engager et là, ils vous évitent. Ca sonne bizarre mais en fait, une fois qu’on a pris le coup, c’est presque plus facile qu’en Europe, car les piétons font partie intégrante de la circulation et jamais un scooter ne va vous foncer dedans sous prétexte qu’il a la priorité, vu qu’il n’y en a pas.
Suite à ces quelques jours, j’ai ensuite pris le train direction Nha Trang, car à quelques kilomètres de là, il y a un orphelinat construit par une association suisse et géré par des moines.
Mon interview radio en Nouvelle-Calédonie
Oui bon ben j’admets, j’ai oublié de le poster. Mais vaut mieux tard que jamais non?
En Nouvelle-Calédonie, la radio NC1ère m’a invitée à participer à son émission « Passionnément », intéressés qu’ils étaient par mon voyage autour du monde.
Pour l’écouter, cliquez ici!
Enjoy!
Kampot et Kep
Kampot
Vous avez peut-être déjà entendu parlé de Kampot pour son poivre, qui, si on en croit les rumeurs, est un des meilleurs du monde ! Ne les ayant pas tous testé, je ne saurais affirmer si la rumeur dit vrai, par contre, je peux attester qu’il est délicieux !
Dans la ville de Kampot, tout peut se faire à pied. La ville est sympa et les petits restaurants au bord de la rivières et illuminés le soir ne manquent pas de charme. Pour ce qui est des alentours, ça vaut la peine de louer un scooter pour se déplacer.
Mont Bokor
Ce n’a pas été un grand coup de cœur pour moi. Des kilomètres de route pour se retrouver en haut de cette petite montagne. Il y a une chute d’eau qui est sympathique, mais qui se visite en un quart d’heure. Quoiqu’il est sympa de s’y arrêter pour manger un bout. Ensuite, il y a un casino, des rizières et des bâtiments des années 1920-50 (?) abandonnés. Je ne trouve personnellement pas ça d’une beauté et d’un intérêt fou, donc comprenez ma retenue.
Ce qui est – je ne saurais dire si c’est bizarre, marrant, triste ou rigolo – c’est qu’en montant comme en descendant, il faut faire attention aux gros papillons qu’on se prend en roulant – les casques prêtés avec le scooter n’ayant pas de visière, faut faire gaffe –. Sincèrement, quand on s’en prend un dans la face, ça fait bizarre quand même, et ça fait « ponk ».
Bref, le lendemain moi et mon scooter pas tout neuf nous sommes dirigés côté Est de Kampot, jusqu’à la ville de Kep.
En chemin vers Kep
Entre Kampot et Kep, il est possible de visiter plein de beaux endroits. Il faut prendre les petites routes pas bétonnées – c’est marrant en scooter mais faut rouler lentement – et suivre certains panneaux ou une carte (mais pas Google Map, qui ne sert à rien dans cette région) pour arriver par exemple à une grotte avec un petit temple en pierre à l’intérieur. C’est super joli. Cela dit, il est possible d’y monter/descendre par une voix « difficile », en mode spéléologie ou presque, que je n’ai malheureusement pas pu prendre à cause de mon appareil photo et du gros sac à dos qui va avec. Mais en regardant l’étroit passage, mes yeux brillaient comme une enfant devant un terrain de jeu naturel…
Ensuite, j’ai suivi la route pour aller vers le « lac secret », qui n’est pas si secret que ça, vu que le chemin pour aller aux plantations de poivre le longent. Et j’ai donc fini aux plantations de poivre, un endroit qui s’appelle d’ailleurs « La Plantation », avec petite visite gratuite et possibilité d’achat de poivre sur place. C’était très sympa, les gens étaient super aimables et accueillants, le cadre plutôt beau.
Je suis ensuite repartie sur mon fidèle destrier de fer pour aller à Kep. Après quelques kilomètres, l’achat d’essence dans des bouteilles plastiques, je suis enfin arrivée à Kep, où les routes, soit en construction soit finies, sont énormes ! Il y a une petite plage plutôt chouette mais investie par un grande nombre de personnes, étant la seule du coin. J’ai été un petit peu plus loin, au marché aux crabes. Petit coin où il est possible de manger le fameux crabe de Kep (oui, d’entente Kampot à le poivre et Kep le crabe, mais on trouve des deux dans les deux villes). Pour 5$, j’ai eu le droit à deux crabes dans une sauce curry du coin et avec du riz. Un délice ! J’en bave encore ! Là aussi, un endroit/une expérience à ne pas manquer !
De retour à Kampot, j’ai ensuite été rendre mon scooter, heureuse qu’il ait tenu bon jusque là, puis ai pris le lendemain matin un bus direction Ko Kong, proche de la frontière thaïlandaise, mais surtout au milieu de la chaîne de montagne des Cardamomes.
Sihanoukville et Koh Rong
Sihanoukville
Après une nuit dans le bus et un changement à Phnom Penh, me voilà arrivée à Sihanoukville.
J’ai su au premier regard que je n’allais pas crocher. La ville n’est pas particulièrement jolie et j’ai trouvé les gens moins sympathiques que dans les autres villes. Peut-être est-ce moi qui était moins ouverte aussi, fort probable.
Après avoir posé mes affaires à l’hostel, je suis allée marcher sur la plage. Peu reluisante, la plage donne des airs d’îles thaïlandaises en attente de touristes. Par contre, de l’autre côté du port (entendez ponton), sur la droite, il y a des petites terrasses au bord de l’eau assez sympathiques. En cherchant un peu sur les forums j’ai pu lire que ça vaut la peine d’aller se balader plus loin où la (les?) plage est plus propre, mais je n’y ai pas été.
Koh Rong et Koh Rong Sanloem
Le lendemain, je suis partie pour un tour en bateau visiter les îles proches de Sihanoukville : Koh Rong et Koh Rong Sanloem. Comme à Ang Tong, j’ai entendu dire qu’il était plutôt sympa d’y rester une nuit, mais je n’avais pas très envie de m’attarder dans ce coin du Cambodge. Les îles sont sympathiques, particulièrement Koh Rong Sanloem dont la plage est magnifique et encore très tranquille – ce qui risque de changer avec les années –. S’il fallait en choisir une des deux, ce serait celle-là. Koh Rong n’est pas mal non plus, plus festive. Quant au tour en bateau, c’était sympa, mais les arrêts étaient trop brefs à mon goût (oui, je n’arrête pas de me plaindre pour le coup).
Retour à Sihanoukville puis départ le jour suivant pour Kampot.